Dans cet article, je te présente et t'explique un poème du très célèbre auteur Victor Hugo. Culture française, littérature française, lecture à voix haute et vocabulaire : tu apprendras forcément quelque chose de nouveau !
Bienvenue dans ce nouvel article dans lequel on va parler littérature française et, plus spécifiquement, poésie française.
À la fin de cet article, tu connaîtras un grand classique de la poésie française. Tu le connaîtras, tu le comprendras et tu pourras en parler à tout le monde. Tu pourras dire : "Je connais ce poème de Victor Hugo, je l'ai vu sur la chaîne de Français avec Nelly."
Tu vas voir que ce poème est plutôt facile à comprendre et j'espère que mes explications t'aideront à y voir plus clair.
Pour ceux qui ne connaîtraient pas ce grand homme, c'est un poète et écrivain français. Il est né en 1802 et il est décédé en 1885. On le considère comme la figure la plus importante de la littérature française, ou en tout cas une des figures les plus importantes de la littérature française.
C'était aussi un homme politique engagé dans la société.
Il a vraiment une place importante dans la littérature française.
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Il n'a pas de titre donc pour le nommer, on utilise le premier vers qui est : "Demain, dès l'aube".
Je vais d'abord te le lire et ensuite te l'expliquer.
Tu verras, pendant la lecture, tu vas comprendre beaucoup de choses et tu vas imaginer que, peut-être, il parle d'une femme, d'un rendez-vous amoureux... Mais ce n'est pas du tout un poème d'amour, en tout cas, pas avec une femme, ce n'est pas une relation amoureuse.
Je ne t'en dis pas plus et je passe à la lecture. (En fait, je le connais par cœur, donc je n'ai même pas besoin de le lire. Mais toi, tu peux le lire avec moi.)
"Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,
Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.
J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.
Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.
Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,
Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,
Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe
Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs."
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Dans ces deux derniers vers, on a la certitude, avec le mot "tombe" et "fleurs", qu'il ne parle pas de quelqu'un dont il est amoureux mais qu'il parle de quelqu'un qui est décédé. Cette personne, c'est sa fille. Elle s'appelle Léopoldine Hugo et elle est décédée à l'âge de 19 ans. Elle s'est noyée dans la Seine. Son père, Victor Hugo, lui dédie ce poème parce qu'il ne s'est jamais vraiment remis de la mort de sa fille. Il n'a jamais accepté. Évidemment, ça a été une épreuve terrible qui a beaucoup influencé toute son œuvre après le drame.
Tu vois que dans le poème, il utilise le "je", la première personne du singulier. Il s'adresse à quelqu'un, le "tu".
"Vois-tu, je sais que tu m'attends."
Même si sa fille est morte, il continue de lui parler. Il est dans le déni, c'est comme s'il n'acceptait pas la situation. Donc, il continue ce dialogue avec sa fille comme s'il lui écrivait une lettre. Il se projette dans le futur mais le point d'arrivée, le point final, c'est le cimetière, c'est la tombe de sa fille.
👉 Comment mémoriser le vocabulaire en français ?
• "Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne, je partirai."
L'aube, c'est le moment avant le lever du soleil.
"Blanchit la campagne" : tu sais, quand il fait un peu froid l'herbe devient blanche, il y a de l'humidité, parfois même un peu de glace.
Ça, c'est le moment du départ.
• "Vois-tu, je sais que tu m'attends."
Ça, c'est son but, sa quête, et c'est aussi le déni. Il s'adresse à elle comme si elle était encore vivante.
• "J'irai par la forêt, j'irai par la montagne"
Qu'est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire qu'il est prêt à tout traverser, à tout endurer, tous les paysages, à marcher sans s'arrêter.
Rien ne lui fait peur, aucune montagne, aucune forêt... Il est prêt à tout.
• "Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps."
Si je traduis dans le langage courant : je ne peux pas rester loin de toi plus longtemps.
"Je ne peux pas", dans le langage poétique et littéraire, on peut trouver "je ne puis". C'est très formel et soutenu. "Demeurer", c'est comme rester.
Là, on a encore un doute. On se dit peut-être qu'il parle d'une femme dont il est amoureux, peut-être qu'il parle d'un rendez-vous galant. "J'ai envie de te voir". Mais petit à petit, avec les indices qu'on a dans le poème, on se rend compte que ce n'est pas le cas.
•"Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées"
"Je marcherai", là, on a encore le futur. Tu vois que le futur apparaît beaucoup dans le texte.
"Les yeux fixés sur mes pensées", ça veut dire qu'il est à l'intérieur de lui-même, il regarde à l'intérieur de ses pensées.
• "Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit"
Tout ce qui se passe à l'extérieur ne l'intéresse pas. Pas de divertissement, il a un seul objectif : retrouver sa fille, ou en tout cas sa tombe. Il ne se laisse pas distraire.
• "Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, triste"
Elle est dure cette phrase, elle est très dure. "Seul", évidemment, le deuil c'est quelque chose qu'on traverse seul.
"Le dos courbé", on devine la tristesse de l'épreuve, plus tard on a la confirmation avec le mot "triste" que c'est une épreuve difficile.
Je ne sais pas toi, mais j'arrive clairement à voir un paysage avec la campagne et cet homme, habillé en noir, le dos courbé et les mains croisées, silencieux, qui marche pendant des heures. On arrive très facilement à projeter des images avec les mots de Victor Hugo. C'est un poème assez visuel, je trouve.
Là, on a clairement la posture du deuil, de la tristesse.
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• "Et le jour pour moi sera comme la nuit."
On a la sensation qu'il perd la notion du temps, le jour, la nuit, tout ça se confond, tout se mélange et tout cela n'a pas vraiment d'importance.
Son cœur, de toute façon, est sombre, noir, triste, en deuil. Le jour n'existe même plus pour Victor Hugo.
• "Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe"
Ça fait penser à un coucher de soleil, l'or qui tombe.
• "Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur, et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe."
Là, c'est avec le mot "tombe" qu'on comprend qu'il parle de quelqu'un de décédé.
• "Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleurs."
Quand on va dans un cimetière, en général, c'est pour mettre des fleurs sur la tombe. Donc c'est exactement ce que fait Victor Hugo.
En effet, c'est un poème assez tragique, même très triste, mais je pense qu'il est assez facile à comprendre. Il n'y a pas de vocabulaire vraiment problématique et j'espère que tu as réussi à te représenter les images poétiques très fortes de ce poème.
C'est un poème qui explore donc le thème du deuil, du chagrin, des sentiments.
Victor Hugo fait régulièrement ce pèlerinage pour se rendre sur la tombe de sa fille, un vrai pèlerinage. Je crois qu'il y allait tous les jeudis. Tous les jeudis, il allait sur sa tombe faire ce chemin, ce pèlerinage.
On a donc là un poème autobiographique, romantique. Victor Hugo appartient au courant du romantisme.
Si vous avez des questions ou que vous avez envie que j'analyse une autre œuvre, un autre poème ou un autre livre, donnez-moi vos recommandations en commentaire de la vidéo et je me ferai un plaisir de le faire.
Prenez bien soin de vous. Salut !
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